Chiens de protection : quand éleveurs et bergers forgent leurs savoirs dans les Alpes

Après une première publication en 2018, le CERPAM, en partenariat avec ses collègues des Alpes du Nord (ADEM, FAI, SEA 73 et 74) et l’appui de l’Association Chiens de Protection Suisse, vous propose une deuxième édition de leur ouvrage recensant les savoirs émergents sur les chiens de protection. Avec les éleveurs, ce sont aussi les bergers qui nous livrent désormais leur retour d’expérience. Et ce retour est d’une très grande richesse ! Sur l’exploitation, les éleveurs sélectionnent, introduisent, éduquent les chiens de protection. Ils travaillent avec eux toute l’année face aux loups. Mais ils délèguent aussi leur gestion aux bergers salariés en alpage comme en colline.

Comment se forgent les savoirs, comment les chiots sont préparés à leur futur travail, quelle organisation des chiens face aux loups, comment se fait la passation de pouvoir entre éleveurs et bergers, comment se déroule la gestion d’une meute de chiens sans les avoir éduqués soi-même, enfin, comment ces chiens cohabitent avec les visiteurs ?  Sur tous ces thèmes, éleveurs et bergers engagent un dialogue fécond qui se répond d’un entretien à l’autre.

Au total, ce sont 28 professionnels aguerris, reconnus par leurs pairs à ce titre, qui esquissent des savoirs neufs en cours de fabrication dans les Alpes après un siècle et demi de disparition du prédateur. En 30 ans à peine, une centaine de meutes de loups se sont installées dans les Alpes et en Provence et près de 5000 chiens leur sont aujourd’hui opposés. Dans ce temps finalement très court, celui d’une génération humaine, c’est au contact d’une rude confrontation avec des loups territorialement installés qu’éleveurs et bergers ont dû inventer les savoirs de demain avec les races de chiens d’hier : Montagne des Pyrénées, Abruzzes, Anatolie, Mastin espagnol ou encore Estrella portugais. Ces savoirs reflètent différentes façons de faire dans une grande diversité de contextes. D’année en année, ils se confrontent au réel, s’interrogent, se peaufinent. Loin de toute certitude, éleveurs et bergers, éleveuses et bergères confortent cependant leur maîtrise des chiens de protection face au double enjeu de stopper le prédateur mais de laisser passer le visiteur.

Les services pastoraux alpins mettent au service de tous les acteurs ces nouveaux acquis. Ils tiennent à remercier l’Agence nationale de Cohésion des Territoires pour avoir apporté son concours financier à cette action avec le soutien des deux Conseils régionaux AURA et Sud-PACA.

En savoir plus : document sur le site du CERPAM : Chiens_de_protection_2021 (cerpam.com)

Rédacteur : Anouk Courtial, Sabine Débit et Laurent Garde – CERPAM

Coordonnateur : Rémi Leconte – MRE