Etat des lieux :

270 producteurs pour 7500 vaches laitières et 30 millions de litres de lait produit pour un quota de 40 millions (soit un niveau de sous réalisation de 25% !).

La production moyenne de 110 000 litres par élevage est inférieure à la moyenne Française (200 000 L) ainsi qu’à celle des régions voisines (150 000 L en Rhône Alpes).
90 élevages écoulent une partie ou la totalité de leur production en vente directe. On les retrouve principalement dans les départements du Sud ainsi qu’autour des zones touristiques des Alpes.

Près de 220 producteurs vendent leur lait à une laiterie dont 190 rien que sur le département des Hautes Alpes. Ce lait est collecté à 90 % par deux grands groupes Européens (Lactalis et Sodiaal). Il existe sur le territoire régional 8 fromageries dont seulement 3 ont leur propre réseau de producteurs adhérents.
Les 30 millions de litres de lait produits se répartissent ainsi :

  • 3.5 millions vendus en vente directe
  • 2.8 millions collectés et transformé localement par 3 fromageries
  • 4.5 millions collectés par Lactalis et Sodiaal, revendu aux autres fromageries locales
  • 2.8 millions transformés sur Gap par le CLAS et le groupe Sodiaal
  • 16.4 millions expédiés en brut sur les sites de Vienne (38) ou Rodez (12)

Enjeux contraintes :

Des contraintes de montagnes et un lait payé au prix national.

Une fin des quotas et une baisse du prix annoncé qui nécessitera une amélioration de la compétitivité des exploitations. Or, cette amélioration de la compétitivité ne peut passer que par une augmentation de la taille des structures, ce qui est impossible dans nos zones de montagne.

Une filière qui a atteint ses limites en matière d’effectifs.

Peu de lait valorisé localement. Sur les 30 millions de litres de lait produits, 45 % sont transformés localement et seulement 24% apportent une plus value aux producteurs.
Des fromageries locales qui peinent à se développer.
Absence d’une identité fromagère forte.

Perspectives :

L’avenir de la filière laitière bovine régionale passe par des choix stratégiques majeurs qui permettront de sortir des schémas classiques de production laitière de masse (UHT, grands circuits de distribution) pour aller vers un développement de produits de qualité transformés localement. C’est dans cette perspective que la MRE a engagé début 2010 une étude prospective qui devra déboucher sur des pistes d’actions et un engagement fort des producteurs et de la filière.

  • Sécurisation et développement des fromageries locales
  • Orientation vers des démarches qualité
  • Identification produit
  • Développement des techniques d productions en adéquations avec le niveau de qualité recherché

Ceci passe par une nécessité d’accompagnement des divers maillons de la filière :

  • Accompagnement technique des producteurs (démarches qualité, suivi techniques, reconversions bio, contrôle laitier….)
  • Accompagnement des entreprises (sécurisation des fabrications, démarches qualité, aides au développement…)
  • Valorisation des produits (démarche IGP, comité de promotion, centrale de commercialisation…)