Dans le contexte décrit ci-dessus, des éléments caractéristiques de l’élevage régional peuvent être identifiés.

La production, quelle que soit la filière, est loin de satisfaire la demande régionale, tant en ovin (estimée à 17 % de la consommation), en bovins viande (2 %), en lait (10 %), ou en production porcine (9 %). La région est par conséquent structurellement importatrice de produits de l’élevage, qui concurrencent directement les produits issus de nos filières.

Part de la production consommation
vins
bovins
porcins
lait
17 %
2 %
9 %
10 %

Hormis pour la production ovine, dont les effectifs situent la région dans les toutes premières au niveau national, les filières d’élevage comptent des cheptels et une production limités.

Les élevages évoluent dans un milieu fait de contraintes multiples : le climat méditerranéen induit une faible disponibilité fourragère en période estivale hors zone de montagne; les élevages se sont adaptés de tout temps à cette contraintes par la transhumance et des systèmes pastoraux, ainsi que par l’utilisation de races animales adaptées.

Conséquence de cette composante pastorale, et en particulier de la transhumance dans les élevages ovins et bovins, la production est très saisonnalisée, ce qui constitue une contrainte compte-tenu de la concurrence sur le marché régional.

Les contraintes liées à la zone de montagne (enneigement, coûts de collecte…) ont un impact sur la majorité des élevages.

Les élevages et leurs filières doivent donc rechercher une articulation entre le territoire et l’économique (programmes de décalage de la production en filière ovine, optimisation des coûts de collecte par les organisations de producteurs, systèmes bovins viande essentiellement naisseurs…).

Les résultats économiques des élevages sont très dépendants des aides liées à la Politique Agricole Commune, en particulier à son second pilier. Ceci est notamment le cas dans les productions de viande, un peu moins pour les systèmes laitiers et porcins.

Pourtant, au-delà de certaines contraintes, les filières d’élevage peuvent se prévaloir d’atouts non négligeables :

  • la présence d’un important marché de proximité,
  • une production ancrée dans son territoire,
  • une image forte de la production régionale, attestée par des signes de qualité reconnus,
  • des entreprises qui s’appuient sur cette production,
  • un réseau d’organismes techniques.
  • Enfin, la contrainte de l’accès à un foncier fortement concurrencé est un élément majeur de l’environnement de l’élevage, que ce soit en zone de plaine urbanisée, dans les secteurs intermédiaires ou sur les zones d’alpages.
  • Les systèmes d’élevage régional sont extensifs et pastoraux

Les systèmes d’élevage dans leur majorité se caractérisent par un chargement inférieur à 1,4 UGB par ha et l’utilisation généralisée de surfaces pastorales, qu’il s’agisse de parcours méditerranéens ou préalpins, ou bien d’alpages.

Cette composante pastorale fait de l’élevage régional un acteur incontournable de l’entretien des zones méditerranéennes boisées contre l’incendie, mais aussi de la préservation des espaces ouverts, qu’il s’agisse des milieux méditerranéens, des collines préalpines ou des pâturages montagnards. Cette contribution est reconnue depuis plusieurs années et se traduit en particulier par la contractualisation autour de mesures environnementales.