Chronique Ovine du Sud :
De la lutte à la paternité
La lutte est une étape primordiale pour un atelier ovin. Elle est d’autant plus importante lorsque l’éleveur est sélectionneur, car elle conditionne les progrès génétiques du troupeau.
Gérer sa lutte
Pour mener à bien leur lutte, l’éleveur sélectionneur a plusieurs possibilités.
Il peut conduire l’ensemble de son troupeau en un seul lot de lutte. Ici, le progrès génétique sera limité car les meilleures brebis ne seront pas forcément saillies par les meilleurs béliers. En revanche, c’est la solution la plus pratique lorsque l’éleveur n’a pas beaucoup d’espace et/ou de main-d’œuvre.
Aussi, il peut faire plusieurs lots de luttes. Là, il pourra mener ses meilleures brebis avec les meilleurs béliers pour un progrès génétique optimum. L’idéal étant de mettre un bélier pour un groupe de brebis. Cependant, ce mode de gestion demande une certaine rigueur et organisation de l’éleveur : il faut gérer plusieurs lots sur une même période et sur des espaces différents.
Pourquoi connaitre la paternité ?
Pour les sélectionneurs, il est important d’avoir des généalogies les plus complètes possibles. Connaitre la paternité de son animal est important pour gagner en fiabilité sur les index génétiques, mais aussi pour expliquer l’origine de certaines caractéristiques (bélier qui envoie des agnelles couvertes, problèmes de couleur, …).
Aussi, connaitre les paternités permet de faire un état des lieux vis-à-vis de la variabilité d’une race, et donc d’avoir les moyens pour éviter la consanguinité.
Comment connaitre la paternité ?
Le mode de connaissance de la paternité varie en fonction de la gestion de lutte adoptée par l’éleveur.
Si l’éleveur a conduit son troupeau en une multitude de lots (avec un bélier pour un ensemble de brebis à chaque fois), alors la paternité est connue grâce à la déclaration du lot de lutte que l’éleveur a intégrée dans son logiciel de gestion de troupeau.
Si l’éleveur a conduit son troupeau en un seul lot de lutte, alors la paternité sera connue à postériori grâce à l’assignation de parenté. Cette méthode de comparaison d’ADN, permet d’établir une correspondance entre deux animaux. Pour ce faire, l’éleveur réalise un prélèvement de cartilage au niveau de l’oreille sur l’animal dont il veut connaitre le père.
Auteurs : Justine Cavallo – OS ROSE
Coordinateur : Rémi Leconte – MRE
Prélèvement de cartilage en vue de l’assignation de parenté