Chronique Ovine du Sud :

Des brebis prêtes pour la lutte !

Le taux de fertilité, et donc la réussite des luttes, est le premier facteur jouant sur la productivité numérique du troupeau. Ce taux peut varier suivant les années et les saisons. Une bonne préparation des brebis est essentielle pour assurer de bons résultats.

Des brebis en état corporel suffisant et en bonne santé

Plusieurs études, réalisées à Carmejane, au CIIRPO et en élevages, montrent que la note d’état corporel en début de lutte a un impact important sur le taux de fertilité. Plus les brebis sont maigres moins bons sont les résultats de fertilité. En brebis de race rustique, l’objectif est d’avoir des brebis avec une NEC de 2,5 ou plus (sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse) en début de lutte et une reprise d’état pendant la lutte pour les brebis les plus maigres.

Pour faire reprendre de l’été aux brebis, il faut s’assurer tout d’abord que leur état de santé est bon (ni parasitisme, ni boiteries, dentition complète). Il faut ensuite leur fournir de l’alimentation riche en énergie : couverts végétaux ou herbe sans concentré ; foin de qualité moyenne avec 300 à 500 g de céréales. Toutefois, cela prend du temps. Dans le meilleur des cas, elles pourront reprendre un demi-point d’état corporel en 2 à 3 semaines.

 

Un flushing pour booster l’ovulation

Pour bien préparer les brebis à la lutte et pour stimuler l’ovulation, il est conseillé de réaliser un flushing. Cette pratique consiste à suralimenter les brebis en énergie de 20 % par rapport à leurs besoins d’entretien pendant au moins 3 semaines avant la lutte.

A noter qu’il est tout à fait possible de réaliser le flushing sur parcours. Lors d’essais réalisés sur la ferme de Carmejane, avant la lutte de printemps, un apport de 450 g de maïs par jour et par brebis a permis d’attendre des taux de fertilité proches de 80 %.

Les agnelles mises en lutte à part

Une attention particulière doit être porté aux agnelles si l’on souhaite assurer un bon taux de fertilité pour cette catégorie d’animaux. Des essais réalisés à Carmejane et au domaine du Merle ont démontré que, pour maximiser la fertilité, les agnelles doivent peser, en début de lutte, au moins les 2/3 de leur poids adulte, soit 47 kg pour des adultes de 70kg ou 40kg pour des adultes de 60kg.

Enfin, les béliers préférant saillir les brebis adultes, le taux de fertilité des agnelles est pénalisé d’au moins 20% lorsque les 2 catégories sont mélangées. Les séparer et les mettre en lutte avec des béliers adultes, expérimentés, est indispensable pour obtenir des résultats de fertilité correct sur les agnelles.

Contrôler la fertilité 45 jours après la lutte

Pour contrôler la réussite de la lutte, le constat de gestation est un outil de pilotage essentiel du troupeau. Il doit être réalisé 45 jours après le retrait des béliers, pour permettre au technicien de distinguer correctement le ou les fœtus. Cela permettra de remettre plus rapidement des brebis en lutte, et de ne pas conduire des brebis vides comme des brebis gestants, en entrainant une économie d’alimentation de l’ordre de 9€ par brebis vide, ainsi qu’une meilleure productivité du troupeau sur l’année.

 

Pour plus d’information, vous pouvez consulter la fiche technique ovine en région Sud « Bien préparer ses brebis pour réussir ses luttes » : https://mrepaca.fr/bien-preparer-ses-brebis-pour-reussir-ses-luttes/

Auteur Pierre Guillaume Grisot – IDELE et Rémi Leconte – MRE

Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE