C’est une maladie de la peau causée par des champignons microscopiques : Trychophyton mentagrophytes ou verrucosum. La contamination principale est directe par contact avec des ruminants malades, souvent lors de mélanges ou d’achats mais cette contamination peut aussi être indirecte par l’intermédiaire des bâtiments ou du matériel car les spores teigneuses sont fréquentes et très résistantes dans le milieu extérieur (un portage sain par les rongeurs est également possible).

En se développant, le champignon détruit la kératine de la base des poils, entrainant la chute de la laine au ras de la peau.

Discrète au départ, la maladie se caractérise donc par des dépilations circulaires ayant tendance à s’élargir avec un liseré périphérique rosé puis à se couvrir de croûtes grisâtres. Ce sont les « dartres », parfois transmissibles à l’homme (la teigne est une zoonose). Une différence importante avec la plupart des autres dermatoses parasitaires (gales, poux, puces, tiques…) est l’absence de démangeaisons.

Les lésions les plus visibles intéressent les zones peu lainées (chanfrein, oreilles, encolure) et gagnent plus rarement l’ensemble du corps.

Le diagnostic est surtout clinique (lésions rondes sans prurit) mais peut être confirmé au laboratoire par examen microscopique et mise en culture.

La plupart du temps bénigne et isolée, la teigne peut parfois prendre des allures épidémiques en cas de stress immunitaire des animaux (transport, allotement, sevrage, mise-bas…) et de conditions favorables en bergerie (densité forte, chaleur et humidité).

Les formes localisées guérissent en général spontanément en quelques semaines ou à la mise à l’herbe. Il est possible de les badigeonner à la teinture d’iode pour freiner la contagion. Le traitement antifongique par pulvérisation (énilconazole sans AMM ovine) doit être réservé aux formes graves et généralisées. Une cure de zinc et de vitamine A peut activer la régénération cutanée et la repousse de la laine.

Auteur : Eric Belleau – vétérinaire conseil GDS 04

Coordinateur : Rémi Leconte – MRE