Lorsque les vaches sont rentrées en stabulation, l’herbe d’automne résiduelle est perdue. Faire pâturer les brebis sur ces parcelles dans les exploitations mixtes et également entre des élevages spécialisés bovins et ovins revêt des intérêts économiques : absence de broyage des prairies et moindre dépendance aux achats d’aliments pour les animaux. Une étude réalisée par le CIIRPO (Centre Inter régional d’Information et de Recherche en Production Ovine) souligne que cette mixité n’apporte que des avantages à la fois pour les prairies et les animaux.
D’une part, les mesures réalisées à l’EPLEFPA d’Ahun (23) indiquent certes un déficit de 2 cm d’herbe mesuré le 10 mars 2020 sur les zones pâturées lors de la reprise de végétation. Un mois plus tard, cet écart est inversé au profit des prairies utilisées en hiver par les brebis. Le pâturage semble en effet avoir « boosté » la croissance de l’herbe, même avec des conditions pluvieuses (164 mm au cours du pâturage). Du 25 mars au 8 avril, elle s’établit à 58 kg de matière sèche par ha et par jour contre 14 pour les zones non pâturées.
Plus de légumineuses
Par ailleurs, la qualité couvert végétal a été améliorée par le pâturage hivernal des brebis. En effet, alors que les zones non pâturées ne montrent pas de variation de la composition de leur flore un an après, une augmentation du pourcentage de légumineuses a été enregistrée sur les zones pâturées. A l’EPLEFPA d’Ahun, cette majoration est notable avec 12 % de trèfle blanc supplémentaires. Au GAEC Lavigne (87) où des mesures ont également été réalisées, elle est plus importante avec 26 %. Par ailleurs, la proportion de « vides » et d’autres espèces est en légère diminution. Elle passe de 12 % à l’entrée des brebis sur la parcelle à 6 % un an plus tard à l’EPLEFPA d’Ahun. Elle est divisée par deux au GAEC Lavigne, passant de 30 % sur la zone en défend à 15 % sur les zones pâturées. Plusieurs essais sont programmés sur le sujet dans les années qui viennent.
Photo semaine 50-22 : Le pâturage des brebis en hiver entraine une meilleure reprise de l’herbe au printemps suivant
CP : CIIRPO
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO