La colibacillose est causée par différents types d’Escherichia coli, bactérie présente dans le tube digestif.  Selon le type de colibacille, son pouvoir pathogène, différents signes cliniques peuvent être relevés.

« Chronologiquement, il est possible de rencontrer une forme septicémique dans laquelle la bactérie passe dans la circulation sanguine, explique Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (87).  Le petit agneau âgé de 12 à 24 heures présente alors des signes très rapides d’affaiblissement, d’hypothermie, de déshydratation, de perte du réflexe de tétée ». Ces signes évoluent rapidement vers la mort et très souvent elle survient avant que l’éleveur n’ait pu se rendre compte que l’agneau était malade.

Chez les agneaux un peu plus âgés (24-48 heures), on peut rencontrer une forme diarrhéique selon le type de colibacillose. « Les selles sont très liquides quasiment aqueuses, explique le vétérinaire. On observe une déshydratation rapide, puis un refus de téter et une évolution vers la mort ». Dans cette forme, les signes sont visibles et un traitement peut être mis en œuvre. Il en est de même pour une autre forme qualifiée d’agneau baveur ». La diarrhée est absente mais l’affaiblissement de l’agneau est rapide. L’hypothermie, la perte d’appétit accompagnent l’apparition d’une hypersalivation au niveau de la bouche, phénomène dû à une hypoglycémie.

 

Une maladie très contagieuse

Enfin, à partir de l’âge de 5 jours et jusqu’à 10 jours, on peut rencontrer le syndrome « agneau mou » dû à l’action de toxines produites par les colibacilles. Celles-ci passent dans le sang et provoquent un affaiblissement de l’agneau, d’où son nom. Les agneaux ont des difficultés à se tenir debout et à marcher.  Un léger ballonnement dû à une paralysie de la vidange de la caillette apparait. Les signes peuvent évoluer en quelques heures en troubles nerveux : l’agneau ne peut plus se relever, pédale, met la tête en arrière et meurt, ceci en l’absence de diarrhée.

Ces différentes formes bien que diverses dans leur expression clinique sont toutes très contagieuses et impliquent une réaction très rapide de l’éleveur. « Les stratégies de traitement passent par l’utilisation d’antibiotiques par voie générale et/ou orale pendant 3 à 5 jours, ajoute Pierre Autef. Dans un lot atteint en cours d’agnelage, une métaphylaxie (c’est-à-dire l’utilisation d’antibiotiques avant l’apparition des signes cliniques) peut être envisagée après avis du vétérinaire. Celui-ci pourra également prescrire des anti-inflammatoires pour lutter contre le choc toxinique et des réhydratants. Une vaccination des brebis gestantes au moyen de vaccins destinés aux bovins peut apporter un plus sur des lots à terme ultérieurement. Bien souvent, ces affections colibacillaires sont le révélateur des dysfonctionnements plus ou moins importants dans l’élevage : hygiène des cases d’agnelage, ambiance de la bergerie, qualité et quantité du colostrum, délai entre la naissance et la première tétée, poids, vigueur de l’agneau ou encore carences en oligo éléments ».

 

Photo semaine 6-22 : L’hygiène de la bergerie joue un rôle important dans le développement de la colibacillose

CP : CIIRPO