Chronique Ovine du Sud :

Résultats de l’étude sur l’évaluation des pertes indirectes dues à la prédation

Le plan national loup et activités d’élevage 2018 – 2023 prévoyait de faire réaliser une étude d’évaluation des pertes indirectes de production des troupeaux en cas de prédation. Dans quel but ? Mettre en relation les coûts des pertes estimées au regard des barèmes actuels d’indemnisation (en place depuis 2019, sur base forfaitaire). Cette étude commanditée par le ministère de la transition écologique a été confiée à l’Institut de l’Elevage. L’objectif fut d’évaluer le coût des pertes indirectes dans différents contextes d’élevages, pour différentes espèces et induites par différents prédateurs.

L’étude a consisté à :

  • Sélectionner des élevages prédatés, et y réaliser des enquêtes (30 en ovins viande, 6 en ovins lait, 6 en caprins, 4 en bovins viande et 4 en bovins lait).
  • Évaluer par simulations les pertes économiques sur cas-types

Des résultats de production fortement dégradés en zone de prédation

Le croisement des résultats obtenus par l’analyse des impacts pluriannuels a fait ressortir des fourchettes de dégradation des performances techniques des troupeaux, à savoir :

  • Un taux de mise-bas des brebis dégradées jusqu’à -30% par rapport au taux objectif des éleveurs
  • Un taux de mortalité des agneaux supérieur pouvant atteindre +18% par rapport au taux objectif pour les éleveurs
  • Un taux de réforme des brebis revu à la baisse de -15% par rapport au taux objectif des éleveurs
  • Un taux de renouvellement des femelles augmenté de +31% par rapport au taux objectif des éleveurs

Zoom sur le travail réalisé en PACA : 24 élevages retenus pour l’étude dont 17 enquêtés

A titre d’exemple, les résultats obtenus pour un cas-type de PACA : le grand pastoral des Alpes du Sud montre qu’une prédation donnant lieu à :

  • 30% de mises-bas en moins engendre des pertes indirectes de l’ordre de 21 € par brebis.
  • une surmortalité d’agneaux de 28% engendre des pertes indirectes de l’ordre de 14 € / brebis.
  • Lorsque des attaques entrainent une perte de 50 brebis (tuées + disparues) et pour laquelle l’éleveur décide de moins réformer (effet sur 2 ans estimé pour retrouver une situation plus acceptable), cela engendre des pertes indirectes de l’ordre de 24 € par brebis (sans teneur compte des indemnisations pertes directes et indirectes).
  • Enfin, lorsque des attaques entrainent une perte de 50 brebis (tuées + disparues) et pour laquelle l’éleveur assure son propre renouvellement, donc conserve plus de jeunes femelles (effet sur 2 ans estimé pour retrouver une situation plus acceptable), cela engendre des pertes indirectes de l’ordre de 37 € par brebis (sans teneur compte des indemnisations pertes directes et indirectes).

De plus, il a noté que ces pertes sont souvent cumulatives.

Pour en savoir plus, lien vers la collection de fiches de résultats (actuellement tous les résultats ovins viande et lait sont disponibles. Ceux des autres espèces arriveront prochainement.

 

Auteurs : Maxime Marois – IDELE

Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE