Chronique Ovine du Sud :

VIGILANCE HAEMONCHOSE !

Depuis quelques années, le parasitisme par les strongles digestifs prend de l’ampleur dans les troupeaux de petits ruminants de notre région.

Parmi ces strongles, Haemonchus contortus, petit ver rond parasitant la caillette profite du changement climatique pour s’installer durablement dans nos départements.

Ce phénomène a d’abord touché les troupeaux de chèvres sédentaires chez lesquels le parasite a trouvé de bonnes conditions pour se développer : pâture des repousses après les pluies automnales et temps de rotation des parcelles trop courts favorisant une forte contamination.

Cette année, ce parasite touche également de nombreux troupeaux ovins. L’infestation semble s’être produite sur les pâtures très arrosées par les pluies de mai et juin. Les cheptels les plus atteints sont les sédentaires mais la maladie a aussi été diagnostiquée sur des troupeaux transhumants à leur arrivée en alpage.

Quand suspecter l’haemonchose ?

Le mode d’alimentation et le lieu de vie d’haemonchus expliquent les symptômes : le ver se nourrit de sang qu’il pompe en piquant la muqueuse de la caillette. En cas d’infestation massive, la brebis atteinte s’anémie rapidement (la muqueuse oculaire devient très pâle : c’est le premier symptôme à vérifier), est fatiguée, maigrit et prend une mauvaise laine, a parfois de la diarrhée. Sans traitement, la mortalité peut survenir subitement.

Comment confirmer le diagnostic ?

La coproscopie parasitaire est très utile pour surveiller ce parasite en dépistant ses œufs mais en cas de mortalité, il ne faut pas hésiter à réaliser une autopsie en examinant de près la muqueuse de la caillette. En cas d’haemonchose, on observe de nombreux vers très fins de couleur rouge dans les replis de caillette.

Attention ! Dans les quelques heures suivant la mort, les vers peuvent être digérés par les sucs gastriques et disparaître, il faut donc réaliser l’autopsie rapidement après le décès de l’animal.

Comment traiter ?

Le traitement fait appel à des vermifuges classiques soit à spectre étroit dirigé seulement vers les parasites hématophages (se nourrissant de sang) soit à spectre plus large si d’autres parasites sont décelés à la coproscopie. Ne pas hésiter à prendre conseil auprès de votre vétérinaire traitant ou de votre GDS.

 

Auteurs : Eric Belleau – Vétérinaire-conseil GDS 04

Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE