Des dérobées d’été à pâturer

Semées en mai, les dérobées d’été prennent le relais des prairies, souvent pénalisées par les conditions climatiques. A partir d’une plateforme d’essais semée au printemps 2021 au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier, des premiers résultats comparent les rendements et valeurs alimentaires de quatre espèces et variétés multi-coupes. La pluviométrie enregistrée, sur le site expérimental du Mourier, a été particulièrement favorable à la pousse des dérobées au cours de l’été 2021 avec 109 mm en juin et 86 mm en juillet. Les moha, millet perlé et teff grass affichent des rendements équivalents de l’ordre de 8 tonnes de matière sèche par hectare. Parmi les sorghos multi coupe, la variété PPS (caractère « photo période sensible ») se distingue avec un rendement de 8 tonnes de matière sèche par hectare en deux coupes contre 10 tonnes pour les trois autres variétés.

 

 

Réserver les stades précoces aux animaux à forts besoins

Compte tenu de l’évolution des valeurs alimentaires en fonction du stade des plantes, en particulier azotées, les dérobées d’été sont à pâturer par les animaux à forts besoins en priorité aux stades « montaison » et « épi 1 cm ». En effet, quelle que soit l’espèce ou la variété, leur valeur protéique passe de plus de 80 g de PDI par kg de matière sèche au stade « épi 1 cm » à 60 g au stade « floraison ».  Dans ce dernier cas, le fourrage est alors adapté aux brebis à l’entretien. La valeur énergétique ne subit pas la même diminution. Les moha, millet perlé et sorgho dosent entre 0,73 et 0,87 UFL par kg de matière sèche avec une légère baisse de la concentration dès le stade « dernière feuille étalée ». Ces résultats restent à vérifier sur les collections fourragères mises en place sur les mêmes sites en 2022. Les couts d’implantation et intérêts économiques de chacune de ces dérobées d’été seront alors déterminés.

 

Photo semaine 27-22 : une solution pour le pâturage en été

CP : CIIRPO

Etude réalisée dans le cadre du projet France Relance CAPROTEINES

 

 

Laurence Sagot, institut de l’Elevage/CIIRPO