Chronique Ovine du Sud :

FCO

La FCO est arrivée en PACA !

Depuis des mois, l’alerte avait été donnée. Un nouveau variant de la FCO8 sévissait dans le Sud-Ouest avec de gros dégâts sur les troupeaux touchés. Malheureusement, après une pause hivernale, la maladie s’est propagée et touche maintenant tous les départements de la région.

Cette maladie se transmet via un moucheron appelé culicoïde. Il est porteur du virus et c’est en piquants les animaux qu’il leur injecte le virus. Cette maladie engendre des signes cliniques d’intensité variable d’un élevage à l’autre et d’un animal à l’autre pouvant aller jusqu’à la mort des animaux. Il s’agit d’une maladie non contagieuse (mais la contamination est possible par les aiguilles) puisqu’elle nécessite la présence du moucheron vecteur.

Elle touche essentiellement les ovins et les bovins, les caprins semblent moins sensibles.

Face à ce nouveau variant et à l’explosion des cas, il n’y a malheureusement que peu de solutions une fois la maladie déclenchée dans le troupeau. De plus le manque de recul sur ce nouveau variant laisse beaucoup de questions sans réponse.

Quelques recommandations

Cependant face à ce fléau des recommandations sanitaires peuvent peut-être permettre de limiter les dégâts :

  • Il est très important de bien surveiller les troupeaux matin et soir ! : état général, comportement alimentaire, hydratation. En effet il n’y a pas de traitement spécifique pour soigner la maladie, seul les signes cliniques peuvent être pris en charge pour soigner la fièvre, les œdèmes, la déshydratation, les boiteries etc….
  • Contacter son vétérinaire et soigner les signes cliniques dès leur apparition ! Une prise en charge dans les premières heures est essentielle pour limiter l’impact sanitaire. La visite vétérinaire et les analyses lors d’une suspicion sont prise en charge par l’Etat. (Maladie à déclaration obligatoire).
  • Limiter la densité et la pression des culicoïdes en élevage : Petits moucherons de 1 à 3 mm, ils se nourrissent de sang. Leur développement est favorisé dans les zones humides, chaudes et riches en matière organiques. Ils ont une activité crépusculaire : du coucher au lever du soleil. Les zones d’attaques sont préférentiellement les parties sans poils ou laine. Ils ne semblent pas apprécier les vents forts et les températures basses. Rentrer les animaux la nuit et ou avoir des zones de pâturages défavorables aux culicoïdes peut aider à préserver les troupeaux.
  • Il est aussi conseiller autant que possible de confiner les animaux malades en intérieur avec moustiquaires à mailles très fines.
  • La désinsectisation peut avoir une utilité ponctuelle (mouvement d’animaux, moyens de transports…). Cependant ils ne sont pas efficaces comme moyen de lutte collectif. Ils ne doivent pas être utilisés de façon continue et régulière, ni dans les bâtiments ou l’environnement !
  • Renforcer les défenses immunitaires des troupeaux par des cures de vitamines et minéraux, et une bonne alimentation.
  • Vacciner les animaux dès que possible, en suivant les recommandations du vétérinaire. Le vaccin a évolué ces dernières années et appliqué en suivant les recommandations il est efficace. La vaccination des animaux est fortement recommandée pour protéger les élevages contre cette nouvelle souche. Cependant, face à l’explosion des cas certains types de vaccin ne sont plus disponibles. Néanmoins la vaccination doit être envisagée pour protéger les troupeaux des prochaines vagues. La stratégie doit être discutée avec le vétérinaire de l’élevage.
  • Limiter et sécuriser les mouvements pour éviter la propagation de la maladie.

La FCO3 et la MHE en embuscade !

Ces 2 maladies nouvelles en France font aussi des ravages dans certaines régions et il se peut que notre région soit également impactée. Elles sont aussi transmises par les culicoïdes et des vaccins spécifiques existent, qui peuvent être pris en charge par l’Etat dans certains cas.

Des zones régulées sont mises en place et engendrent des règles spécifiques, notamment pour les mouvements d’animaux. Il est important de se tenir informé car elles évoluent toutes les semaines !

Toutes les structures agricoles sont mobilisées pour soutenir au mieux les éleveurs touchés ou présents dans les zones infectés. Il est important de conserver toutes les preuves de contamination (résultats d’analyses) ou de préventions (factures vaccins) mises en place, elles pourraient vous être demandées.

Face aux manques d’informations et de recul vis-à-vis de ces nouvelles maladies, des retours d’expériences et des études seront mises en place afin de mieux gérer les prochaines vagues.

Un grand nombre d’informations est présent sur le site de GDS France : https://www.gdsfrance.org/carte-des-cas-cliniques-mhe-et-fco-donnees-au-10-11-2023/

N’hésitez pas à contacter vos GDS pour tout renseignement.

Auteur : Lucie Urtasun – FRGDS

Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE