Le traitement lumineux consiste à faire croire aux brebis que c’est l’automne pour des luttes au printemps. Elles entrent alors naturellement en chaleurs même si elles ne font pas partie des races dites « désaisonnées ». Mais pour cela, il faut modifier le photopériodisme naturel au minimum 140 jours avant l’introduction des béliers, soit près de 5 mois. Ainsi, dans un premier temps, les brebis sont en bergerie et un éclairage spécifique est appliqué pour simuler des jours longs pendant au moins 80 jours.  En pratique, la bergerie est éclairée pendant 16 heures consécutives, de 6 h à 22 h par exemple. Un programmateur, peu onéreux, fiabilise le protocole. Un aménagement électrique est indispensable pour obtenir une luminosité de 200 lux au niveau de l’œil de la brebis.

 

Trois cycles de lutte

La période de jours courts (60 jours minimum) se fait ensuite naturellement pour des mises en lutte avant le 15 avril. Les brebis peuvent donc être remises à l’herbe car la durée du jour ne dépasse pas 12 heures. Des durées de lutte de trois cycles semblent plus prudentes selon les résultats disponibles car le premier cycle est peu fécondant (effet mâle). Attention, pour des mises en lutte après le 15 avril, un ajout de mélatonine ou bien l’obscurcissement de la bergerie (souvent difficile à réaliser) est obligatoire. Par exemple, pour une mise en lutte au 1er avril au 25 mai, les brebis sont en bergerie du 8 novembre au 27 janvier. Elles sont alors en jours longs avec 16 heures de lumière. Puis, du 28 janvier au 1er avril, elles entrent en jours courts et sont à l’herbe.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « désaisonnement des brebis en Pays de la Loire : c’est possible ».

 

Photo semaine 15-20 : une technique pour des luttes naturelles de printemps peu mise en œuvre

 

Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/ CIIRPO)